Fin novembre, Volha et Nicolas, couple franco-biélorusse, se mariait à Beaumont-sur-Sarthe en plein confinement. Malgré les obstacles posés par l’état d’urgence sanitaire, ils ont refusé de reporter plus longtemps l’officialisation de leur amour. La cérémonie s’est déroulée selon les règles : comité de 6 personnes, port du masque et distanciation sociale.
Volha et Nicolas sont parmi de nombreux couples qui se sont mariés cette année envers et contre tout. Si la pandémie de Coronavirus en a contraint beaucoup à reporter voire annuler la cérémonie, le mariage a (heureusement) de beaux jours devant lui ! Examinons les tendances de cette année 2020.
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Parmi les tendances en plein essor, on compte la cérémonie laïque. Cette cérémonie est très prisée par les jeunes mariés qui n’ont pas de croyances fortes mais ne souhaitent pas se contenter du passage à la mairie, jugé un peu fade. Contrairement aux mariages traditionnels, les mariages laïques offrent plus de marge de manœuvre : les fiancés peuvent concevoir comme bon leur semble les rituels, la décoration, les discours…
Côté mode, la robe de mariée se réinvente avec l’introduction de nouveaux modèles insolites, par exemple le style tailleur. La coupe blazer conquiert de plus en plus les femmes à la recherche de simplicité et de modernité. Pour celles préférant malgré tout les robes, la sensualité est à l’honneur avec la popularité croissante de l’épaule dénudée.
Si l’été est la saison officielle des mariages, les mariages d’hiver font leur petit bout de chemin. En dépit du froid, les avantages sont nombreux : les prix des prestataires sont plus bas et la décoration offre diverses possibilités originales. Un mariage d’hiver, c’est aussi l’occasion de faire un mariage « cocooning », avec un décor féérique hautement instagrammable. Et puis, officialiser son amour sous les flocons de neige, avouons que ça ne manque pas de poésie. On se lance ?
Ce qui ne change pas, en revanche, c’est la sempiternelle épée de Damoclès sur la nuque des jeunes mariés : à savoir, le coût ! Pour commencer, le prix moyen d’une bague de fiançailles est de 800 € – et 10 % des hommes dépensent plus de 1 500 €. En moyenne, les couples français consacrent près de 11 000 € pour leur mariage ; 40 % d’entre eux dépassent même leur budget de 4 000 €.
Face à ces dépenses colossales, certains se rebellent. Au point que le mariage en petit comité (aussi appelé micro wedding, merci les États-Unis) devient de plus en plus populaire. Une tendance renforcée par la pandémie de Covid-19 : cette année, ceux qui ont décidé de se marier malgré les restrictions n’avaient guère le choix. Mais même avant la pandémie, 44 % des couples recevaient leurs proches chez eux en comité restreint.
Pour ceux qui ne souhaitent pas lésiner sur la fête ni sur le champagne, on se débrouille comme on peut. Les parents sont souvent disposés à contribuer (voire même prendre en charge la totalité des frais). Les fiancés contractent aussi des prêts ou commencent à épargner tôt. Pour beaucoup, le micro wedding reste inenvisageable, et pour cause : 37 % des Français affirment se marier avant tout pour la cérémonie et la fête. Comme ça, c’est dit !
Pandémie oblige, le virtuel s’invite timidement dans l’institution du mariage. Aux États-Unis, c’est déjà devenu un véritable business : plusieurs chaînes d’hôtels proposent ce service, et certains États comme la Californie ont d’ores et déjà légalisé les cérémonies via Zoom. Plusieurs sites spécialisés offrent différentes options, certaines démarrant à 1 150 dollars. À ce prix, les amoureux peuvent compter sur une cérémonie diffusée en visio-conférence, un officiant spécialisé, une réception virtuelle et un photographe.
En France, la pratique a aussi quelques adeptes. Le 21 novembre, Atika et Freddy ont réalisé leur mariage digital à la mairie d’Auch – via Whatsapp. « Toutes nos familles seront réunies sur un seul groupe, l’évènement restera privé » ont-ils déclaré à La Dépêche avant le jour J. Un choix en contraste flagrant avec les mariages virtuels chinois, où les mariés invitent jusqu’à des milliers de personnes à assister à leur cérémonie via les réseaux sociaux.
Au-delà de la cérémonie même, c’est le mode de rencontre qui se digitalise. Sans surprise, les sites de rencontre connaissent une croissance sans précédent : privés d’espaces où socialiser, beaucoup se tournent vers Tinder et OkCupid pour trouver l’âme sœur. En 2020, seuls 9 % des couples mariés s’étaient rencontrés via Internet. D’ici quelques années, ils seront certainement bien plus nombreux. D’une pratique autrefois marginale et raillée, l’online dating pourrait fort bien devenir la nouvelle norme – pour le meilleur et pour le pire.
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